Si les chercheurs sont divisés sur le sujet depuis des années, il serait possible de passer à 60% d’agriculture bio mondiale en 2050 selon une étude de l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE). Un bel objectif quand on sait que le bio ne représente que 1% des surfaces cultivées dans le monde.
Pourquoi pas plus ? L’agriculture biologique ne peut pas utiliser d’intrants de synthèse alors que les plantes ont besoin d’azote pour pousser.
La solution, selon les chercheurs, serait de capter l’azote de l’air en favorisant les cultures de légumineuses comme les pois, et garder un minimum d’élevage pour avoir du fumier.
Passer au 100% bio semblerait impossible quand on sait que l’agriculture biologique souffre de rendements plus limités (entre 5 et 30% en moins selon les productions) par rapport à l’agriculture conventionnelle. Pour compenser cette perte, il faudrait donc mettre en culture de nouvelles terres ce qui entraînerait une augmentation de la déforestation.
Le bio, même s’il progresse en surfaces cultivées, est encore un marché de niche réservé aux populations plus favorisées étant donné les coûts de ces produits. C’est ce qu’il s’est passé au Sikkim, premier état 100% bio, où la population était contrainte d’acheter des produits non-biologiques importés des États voisins.
Nous observons également une baisse de la consommation en France. Pour la première fois en huit ans, les ventes de produits alimentaires biologiques ont marqué le pas en 2021, selon les derniers chiffres de l’Agence Bio. Plus que jamais la restauration collective a son rôle à jouer pour apporter des débouchés aux futures productions en cours de conversion.
Le Sri Lanka a testé le 100% bio en avril 2021 et cela n’a pas été concluant. 6 mois plus tard, ils ont fait marche arrière en réutilisant des produits chimiques étant donné le manque d’engrais naturels.
Idem pour le Bhoutan, qui est passé en 100% bio en 2012 : atteindre l’autosuffisance alimentaire nationale tout en maintenant les systèmes agricoles biologiques, s’est révélé impossible. Suite à cet échec, le pays aurait augmenté son utilisation de pesticides avec un taux de croissance annuel moyen de 11,8 % d’après l’étude intitulée « Is Bhutan destined for 100 % organic ? Assessing the economy-wide effects of a large-scale conversion policy ».
À la #PositiveProduction, on est favorable à l’agriculture bio, mais la conversion demande du temps et un itinéraire technique repensé et maîtrisé. On propose aux agriculteur·rice·s des produits de biocontrôle comme alternatives ou en combinaison aux produits chimiques pour protéger leurs cultures et faire baisser les IFT. La plupart de ces solutions sont Utilisables en Agriculture Biologique. Elles sont aussi bien entendu utilisables par les agriculteurs en conventionnel. C’est notre manière de soutenir tous les types d’agriculture et les agriculteur·rice·s et d’apporter notre pierre à l’édifice de la transition agroécologique.