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Toujours trop pressé, cet agriculteur met la charrue avant les bœufs

L’organisation au travail de Bill Slowmotion, une grande évolution © Celeda CC BY-SA 4.0

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Depuis l’a­vè­ne­ment d’In­ter­net, il ne fait nul doute que nos vies se sont accé­lé­rées d’une manière jamais vue aupa­ra­vant dans l’his­toire de l’hu­ma­ni­té. L’é­vo­lu­tion de l’or­ga­ni­sa­tion au tra­vail de Bill Slow­mo­tion, agri­cul­teur dans le bush aus­tra­lien, qui dépasse l’i­ma­gi­na­tion, en témoigne.

C’est au début des années 2000 que tout a chan­gé pour lui. Il explique : « Tout a com­men­cé à aller plus vite. Nous sommes pas­sés à deux récoltes par an, puis trois, puis quatre. Ensuite, il a fal­lu semer le lun­di pour récol­ter le dimanche [N.D.L.R. : il fait tou­jours très chaud en Aus­tra­lie]. C’est deve­nu n’im­porte quoi ! Je ne fai­sais pour­tant que suivre les conseils de ma coopérative… »

L’homme a donc dû inves­tir, emprun­ter et emprun­ter encore pour pou­voir suivre la cadence. Vingt ans plus tard, il pos­sède 25 mois­son­neuses-bat­teuses qui se relaient jour et nuit, une flotte de 67 trac­teurs avec remorque et pas moins de 116 semoirs. Il ne par­vient même plus à éva­luer le ton­nage de semis qu’il achète chaque année. Les banques de la région refusent de lui prê­ter de l’argent tel­le­ment ses dettes leur semblent abyssales !
Anti­ci­pant l’a­ve­nir, il a déci­dé d’a­che­ter des bœufs… Voi­ci pourquoi.

Anticiper, à l’australienne

Alors que d’autres déci­de­raient de ralen­tir la cadence ou de jeter l’é­ponge, Bill Slow­mo­tion, lui, veut aller encore plus loin. Et c’est sans doute parce que le sang lui monte à la tête (on sait bien que les Aus­tra­liens vivent la tête en bas, puis­qu’ils habitent l’hé­mi­sphère Sud) qu’il pense l’in­verse abso­lu d’un homme sen­sé de chez nous.

Bill Slow­mo­tion a donc déci­dé, depuis son pays où l’eau des éviers s’é­va­cue en tour­nant dans le sens inverse du nôtre, de gagner encore du temps en met­tant, au sens lit­té­ral, dans ses champs, la char­rue devant les bœufs. C’est pour­quoi, à par­tir de mi-2021, il espère récol­ter avant d’a­voir semé. Bonne(s) moisson(s) Bill !

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