Que les agriculteurs se préparent, qu’ils se blindent et se cognent, par avance, la tête contre les murs, le futur n’est pas reluisant !
La FAO, l’agence spécialisée de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, a prévenu que les systèmes agroalimentaires mondiaux, qui sont gravement handicapés (et pas encore sortis de l’auberge) par le Covid, devront affronter à l’avenir de nouvelles catastrophes : sécheresses, inondations, maladies diverses (rien de nouveau sous le soleil… les agriculteurs, premiers intéressés, le savent déjà !), etc.
Les économistes de la FAO ont calculé que « trois milliards de personnes ne peuvent se permettre d’avoir une alimentation saine qui les préserve de la malnutrition. Un milliard de personnes de plus seraient exposées au risque de ne plus accéder à une alimentation saine si un choc soudain venait à réduire leurs revenus d’un tiers. »
La version 2021 de ce rapport sur « la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture » traite de l’importance des voies de communication : « Si des itinéraires de transport critiques étaient perturbés par un choc, le coût de l’alimentation pourrait augmenter pour 845 millions de personnes. » La faute au Covid, qui a fait émerger la fragilité des systèmes agroalimentaires à l’échelle mondiale.
Ces systèmes agroalimentaires mondiaux, dont font notamment partie la production agricole, les chaînes d’approvisionnement alimentaires, les réseaux de transport et la consommation, produisent 11 milliards de tonnes d’aliments chaque année. Ils font vivre, directement ou indirectement 4 milliards de personnes dans le monde. Pour Qu Dongyu, directeur général de la FAO : « Il ne fait pas de doute que la pandémie aura des répercussions sur la sécurité alimentaire et la nutrition pendant encore de nombreuses années. »
La FAO a mis au point des indicateurs pour aider les pays à prendre conscience de la fragilité de leurs systèmes et pour estimer leur capacité à rebondir.
Selon l’économiste Andrea Cattaneo : « Le rapport conclut, et cela ouvre la porte à la controverse, que les importations sont bonnes pour la résilience. » Il explique qu’une seule source d’importation est risquée et qu’importer de plusieurs provenances offre plus d’options, le choc pouvant se produire dans le pays d’origine (une sécheresse par exemple).
Là où tout cela nous laisse, à la #PositiveProduction, sur notre faim, c’est sur la déconnexion (totale ?) avec les enjeux qui touchent les citoyens. On demande aujourd’hui aux agriculteurs de travailler en circuits courts, pour diminuer le coût carbone et celui du transport, d’améliorer la qualité de leurs productions (coucou les biosolutions !) et de les sécuriser dans le respect de l’environnement. Il nous semble que ces demandes seraient en mesure de contrebalancer l’augmentation des coûts due à la mondialisation de ces échanges et de parvenir, même en cas de crise, à assurer l’alimentation de tous. Et là, la FAO se penche sur… la sécurisation des importations ! On en reste pantois. Et vous ?
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