Pendant longtemps, le désherbage s’est pratiqué exclusivement à la main, un travail on ne peut plus harassant. Bien que cela soit encore le cas dans certaines exploitations, sa pénibilité et sa gourmandise en main‑d’œuvre expliquent le succès des désherbants chimiques au cours du siècle dernier. Doux pour le dos des travailleurs et redoutables face aux adventices, ils le sont beaucoup moins pour les sols et l’eau, qu’ils contaminent.
Aujourd’hui, alors que la réduction de l’usage des produits phytosanitaires et le développement du biocontrôle sont devenus des objectifs prioritaires, la question des alternatives au désherbage chimique est donc un véritable enjeu pour les agriculteurs.
Un certain nombre d’entreprises françaises font quant à elles le pari de la robotique agricole. C’est notamment le cas de l’entreprise Naïo Technologies. Elle développe, depuis une dizaine d’années, des robots autonomes à destination du maraîchage et de la viticulture, guidés par GPS et assistés d’une caméra laser leur permettant de différencier les cultures des mauvaises herbes. Le désherbage est ici mécanique et très précis. Ces robots sont aussi dotés d’autres outils aidant l’agriculteur dans son travail de semis, de binage, ou encore de transport. Pas de quoi cependant rivaliser avec Nexat, ce porte-outils révolutionnaire.
Mais là n’est pas l’objectif de l’entreprise, bien que ces deux innovations partagent le même enjeu d’autonomie, soit de « pouvoir laisser le robot travailler tout seul dans un champ pour se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée », tel que l’explique Matthias Carrière, responsable pôle commercial et clients chez Naïo Technologies.
Moins révolutionnaires, d’autres firmes tablent plutôt sur une solution à mi-chemin entre le désherbage manuel et le robot. La PME Touti Terre a ainsi mis au point un robot permettant de désherber à la main dans une position plus ergonomique, ce qui réduit la fatigue des travailleurs et le temps consacré à cette tâche.
Mais quel que soit le niveau de technologie investi, il semblerait donc bien que les robots, tout comme les biosolutions, soient des solutions d’avenir pour une agriculture productive et durable.