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Le biocontrôle est-il efficace en agriculture ?

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Oui, dans les champs, sous serre et en plein air, les solu­tions de bio­con­trôle sont des méthodes alter­na­tives effi­caces aux pro­duits phy­to­phar­ma­ceu­tiques conven­tion­nels pour lut­ter contre les rava­geurs, insectes, aca­riens, limaces, escar­gots… et les mala­dies, virus, bac­té­ries des cultures de manière natu­relle et res­pec­tueuse de l’environnement.

 

Le bio­con­trôle est consti­tué d’un ensemble de tech­niques de pro­tec­tion des plantes qui font appel à des agents et pro­duits uti­li­sant des méca­nismes natu­rels et les inter­ac­tions entre les espèces, qui pré­sentent des risques limi­tés pour la san­té humaine et l’environnement (que peuvent avoir cer­tains pes­ti­cides chi­miques). Il s’agit d’un levier majeur de la pro­tec­tion inté­grée des cultures (PIC).

 

Le bio­con­trôle est un pilier de l’agroécologie, il fait l’objet d’une stra­té­gie natio­nale (2020–2025) qui vise la mise en œuvre d’une série de mesures dans le domaine de la recherche, de l’ex­pé­ri­men­ta­tion, de l’in­no­va­tion indus­trielle, de la régle­men­ta­tion et du déploie­ment de solu­tions sur le terrain.

 

Les pro­duits de bio­con­trôle peuvent pour cer­tains être uti­li­sés seuls ou en com­bi­nai­son avec des pro­duits phy­to­phar­ma­ceu­tiques conven­tion­nels à doses réduites.

Ces solu­tions sont aus­si uti­li­sables avec d’autres pra­tiques agri­coles durables, telles que la rota­tion des cultures, des tolé­rances varié­tales, des pra­tiques pro­phy­lac­tiques limi­tant les pres­sions rava­geurs ou mala­die, des OAD et des tech­niques de pul­vé­ri­sa­tion avec l’adjonction d’adjuvants pour mini­mi­ser les impacts environnementaux. 

 

Le bio­con­trôle peut contri­buer à la réduc­tion des coûts de pro­duc­tion, en mini­mi­sant les pertes de cultures, en favo­ri­sant une meilleure uti­li­sa­tion des res­sources agri­coles. Il s’agit d’un outil créa­teur de valeur au ser­vice des filières agro-ali­men­taires et qui par­ti­cipe à la pro­fi­ta­bi­li­té éco­no­mique des agri­cul­teurs dans des cahiers des charges de pro­duc­tion, de labels ou de cer­ti­fi­ca­tions. Il favo­rise l’acceptation socié­tale des pro­duits et renou­velle l’attractivité des métiers de l’agriculture auprès des jeunes géné­ra­tions. La plu­part des pro­duits de bio­con­trôle sont aus­si uti­li­sables en Agri­cul­ture Bio­lo­gique (voir sur l’étiquette du produit).

 

La mise à dis­po­si­tion d’un nombre suf­fi­sant de solu­tions de bio­con­trôle est une des clefs de l’appropriation du bio­con­trôle par les agri­cul­teurs à une large échelle, et fina­le­ment de la réus­site de la tran­si­tion agroécologique.

Ces solu­tions de bio­con­trôle consti­tuent des alter­na­tives aux pro­duits chi­miques, notam­ment les plus pré­oc­cu­pants. Il y a aujourd’hui sur le mar­ché de nom­breux pro­duits robustes, vali­dés par de nom­breux essais réa­li­sés par les ins­ti­tuts tech­niques, les filières de pro­duc­tion, les pres­crip­teurs, les conseillers agri­coles et les distributeurs.

 

Le déploie­ment du bio­con­trôle s’ins­crit dans les objec­tifs de réduc­tion de l’u­ti­li­sa­tion des pro­duits phy­to­phar­ma­ceu­tiques les plus pré­oc­cu­pants, tels que fixés par le Gou­ver­ne­ment dans le cadre d’Eco­phy­to 2+ (-50 % d’i­ci 2025), et par la Com­mis­sion euro­péenne dans le cadre du « Pacte vert pour l’Eu­rope » et de la stra­té­gie « De la ferme à la table ».

Cette der­nière a notam­ment pour objec­tifs, à l’horizon 2030 :

  • de réduire de 50 % l’utilisation des pro­duits phy­to­phar­ma­ceu­tiques et les risques pour l’environnement et la san­té qui leur sont associés ;
  • de réduire de 50 % l’utilisation des pro­duits phy­to­phar­ma­ceu­tiques les plus dangereux

 

D’après une enquête réa­li­sée fin 2021 pour IBMA France (asso­cia­tion fran­çaise des entre­prises de pro­duits de bio­con­trôle), 69 % des agri­cul­teurs déclarent uti­li­ser des solu­tions de bio­con­trôle, toutes cultures et tous modes de pro­duc­tion confon­dus. Ils étaient 44 % dans une enquête équi­va­lente fin 2018. Plus de 50 % des agri­cul­teurs uti­li­sant des solu­tions de bio­con­trôle estiment qu’ils en uti­li­se­ront encore plus dans les années à venir. Près de trois agri­cul­teurs sur quatre n’en uti­li­sant pas aujourd’hui pensent en uti­li­ser cer­tai­ne­ment dans le futur ou en étu­dier l’option (49 %).

Pour pou­voir figu­rer sur la liste bio­con­trôle, le pro­duit doit rem­plir les cri­tères pré­ci­sés par le décret n° 2022–35 du 17 jan­vier 2022 acces­sible via ce lien.

Ils portent sur l’ori­gine de la sub­stance, qui doit être natu­relle ou issue de la syn­thèse mais iden­tique à l’extrait natu­rel, et sur le niveau de risque : seuls les pro­duits phy­to­phar­ma­ceu­tiques à risque faible pour l’environnement et la san­té peuvent figu­rer sur la liste des pro­duits de biocontrôle.

En outre, il doit dis­po­ser d’une auto­ri­sa­tion de mise sur le mar­ché, déli­vrée au niveau natio­nal par l’ANSES. Dans ce cadre, l’ensemble des sub­stances actives entrant dans la com­po­si­tion du pro­duit doivent avoir été approu­vées au niveau de l’UE.

En fin de compte, le bio­con­trôle est une méthode de lutte effi­cace et durable contre les rava­geurs et les mala­dies des cultures qui offre de nom­breux avan­tages envi­ron­ne­men­taux et éco­no­miques. Comme tous les pro­duits, ils doivent être appli­qués en res­pec­tant les bonnes pra­tiques et être adap­tés aux condi­tions spé­ci­fiques de chaque situa­tion (cultures, stades, bioagresseurs…)

 

Nous avons la chance d’avoir en France des lea­ders en matière d’innovation dans les domaines des bio­so­lu­tions et du bio­con­trôle afin d’apporter des pro­duits tou­jours plus effi­caces et rentables.

Vous aus­si, uti­li­sez ces leviers d’avenir !

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