A la faveur de conditions météo humides, l’activité des limaces atteint des niveaux extrêmement élevés en France. Cette situation constitue un signal d’alerte pour les futurs semis de colza et de céréales, qui devront lever sous la menace du ravageur.
Nous évoquons dans cet article pourquoi dès la récolte du précédent, il faut réaliser une évaluation de la présence des limaces notamment dans les parcelles à risques.
Selon Pierre Olçomendy, chef marché anti-limaces DE SANGOSSE, « une stratégie anti-limaces basée sur le piégeage, préserve deux fois plus de plantes saines sur la parcelle et peut réduire jusqu’à 35 % l’utilisation de molluscicides ».
En cette fin de printemps, les parcelles de maïs, tournesol et betteraves sont particulièrement touchées, avec des densités de limaces atteignant 100 à 150 individus/m², voire plus. Ces densités n’ont pas été observées depuis 25 ans. L’humidité constante des derniers mois a favorisé leur multiplication. Cette prolifération pose un risque sérieux pour les semis de colza et de céréales à venir : une seule limace par mètre carré suffit à éradiquer les plantules d’un champ de colza par exemple.
Il est donc indispensable de mettre en place des observations dès la récolte du précédent. La majorité des agriculteurs tend à traiter aux premiers dégâts, avec des doses élevées de granulés, ce qui nécessite des applications répétées et génère des coûts conséquents.
Un piégeage effectué deux à trois semaines avant les semis, permet d’évaluer le niveau de risque et de déterminer si un travail du sol est nécessaire. Cette méthode perturbe l’activité des limaces et expose les œufs au dessèchement, ce qui limite naturellement les populations.
Si les limaces sont toujours présentes juste avant le semis, un traitement ciblé, à ce moment, sera plus efficace car l’anti-limace sera la seule source de nourriture disponible.
Pour lutter efficacement contre les limaces, la première étape consiste à les observer. Comme le ravageur est principalement actif la nuit et peut consommer entre 5 et 6 plantules de colza par individu, l’observation et le piégeage sont la clé de voûte de l’anticipation du risque pour les cultures.
Une observation directe nécessite de se rendre dans les parcelles au lever du jour pour relever les pièges (type INRA) qui y auront été disposés préalablement.
Il faut ensuite procéder au comptage des spécimens dans une grille de calcul qui évalue le risque sur la zone.
Le service LIMACAPT par exemple propose un capteur autonome connecté, équipé de caméras infrarouges. Il surveille les parcelles la nuit, détecte et compte les limaces. En combinant ces données avec les conditions météorologiques et les stades de croissance des cultures, son interface calcule le risque spécifique à chaque parcelle.
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