L’interview de Pierre Olçomendy
Pierre Olçomendy, ingénieur agronome, est chef de marché chez DE SANGOSSE en charge du dossier anti-limaces depuis 2017. Il décrypte les anti-limaces en biocontrôle.
Pierre Olçomendy : C’est une image que peuvent encore avoir les agriculteurs au sujet des solutions disponibles sur le marché. Or, cette vision ne correspond pas exactement à la réalité du terrain.
Depuis 2017, l’entreprise DE SANGOSSE commercialise une gamme de solutions en biocontrôle qui ne coûte pas plus cher à l’hectare que les anti-limaces conventionnels et qui amène un niveau d’efficacité supérieur comparativement aux produits à base de métaldéhyde. Ces performances sont documentées et prouvées.
DE SANGOSSE travaille en effet depuis le lancement de sa gamme biocontrôle sur la rapidité d’action de ses anti-limaces après épandage, qui était le principal défaut des solutions en biocontrôle. Nous disposons aujourd’hui d’une solution biocontrôle plus rapide d’action que les produits à base de métaldéhyde. Cette efficacité est reconnue par les utilisateurs.
Il faut également rappeler aux agriculteurs que les solutions conventionnelles sont par ailleurs redevables de la RPD contrairement aux gammes en biocontrôle comme par exemple la solution IRONMAX de DE SANGOSSE pour laquelle les agriculteurs n’ont pas à payer cette redevance pour pollution diffuse. Cette solution est donc à la fois plus efficace et financièrement plus intéressante (coût de revient à l’hectare inférieur) que les produits conventionnels.
Pierre Olçomendy : Non, tous les anti-limaces ne se valent pas. La qualité de formulation fait toute la différence et va impacter positivement plusieurs facteurs.
Tandis qu’on retrouve sur le marché des produits avec une largeur d’épandage inférieure à 21 m, les anti-limaces biocontrôle DE SANGOSSE s’épandent sur 28 m de large. Cela simplifie l’utilisation et fait gagner du temps aux agriculteurs.
La résistance à la pluie est aussi un critère différenciant. Quand certaines solutions fondent littéralement après 10 mm de pluies et que les limaces ne peuvent plus consommer le granulé, nos produits résistent à 60 mm de précipitations. Il y a donc de très grandes différences entre tous les produits du marché.
Il faut donc être vigilants et attentifs sur les caractéristiques techniques des solutions proposées sur le marché : par exemple, sur les formulations à base de phosphate de fer récemment mises sur le marché, on constate de grands écarts en termes d’efficacité. Certains produits ont une efficacité inférieure de 15 à 20 %. Certaines firmes ont d’ailleurs arrêté de produire certaines solutions pour cette raison.
Pierre Olçomendy : L’IRONMAX de DE SANGOSSE a pour substance active le phosphate ferrique anhydre IP MAX. Notre R&D a passé au crible et amélioré le phosphate de fer pour pallier ses inconvénients comme la lenteur d’action et la surconsommation de granulés. Quand pour certains produits, 1 limace pouvait consommer jusqu’à 3 granulés avant de mourir, DE SANGOSSE contrôle avec 1 seul granulé jusqu’à 4 à 5 limaces. Ces grandes différences s’expliquent par la qualité de la formulation. L’IRONMAX est d’ailleurs l’anti-limaces le plus utilisé par les agriculteurs en France
Tous les anti-limaces DE SANGOSSE sont fabriqués à partir de céréales françaises, avec un cahier des charges très précis en termes de qualité de farine afin que la limace soit attirée par le granulé. La limace dispose d’un odorat et le colza demeure sa plante préférée. Nos formulations COLZACTIFS comprennent deux molécules attractives présentes dans le colza. Le mollusque va donc se diriger vers le granulé plutôt que vers la plantule. Ceci concerne 7 à 8 limaces sur 10 individus.
En résumé, la formulation et l’appétence des granulés DE SANGOSSE apportent un haut niveau d’efficacité et une très grande rapidité d’action.
Pierre Olçomendy : Lorsque l’on regarde les résultats d’essais de la distribution, coopératives ou négoces, et en prescription, nous constatons qu’IRONMAX est la référence du marché des produits en biocontrôle dans 100 % des cas. Sur la rapidité d’action, nous avons 20 à 30 voire 40 % d’efficacité supplémentaire à J+3 après application par rapport aux autres formulations. En dehors des essais, notre juge de paix reste l’agriculteur utilisateur et notre produit est le premier en termes d’hectares en biocontrôle en France.
Pierre Olçomendy : C’est la clé de la lutte anti-limaces et les agriculteurs sont nombreux à se faire piéger. 66% d’entre eux interviennent à la vue des premiers dégâts, c’est trop souvent une stratégie perdante. La problématique limaces doit s’anticiper. La première étape reste le piégeage en commençant 2 à 3 semaines avant le semis afin d’estimer les populations de limaces et d’observer leur évolution. On ne luttera pas de la même manière avec une population de 5, 50, 100 voire même plus de 200 individus par m² en conditions humides comme pour l’année 2024.
DE SANGOSSE préconise en premier lieu les méthodes alternatives comme le travail du sol. Le déchaumage va permettre de perturber le milieu de vie, d’exposer les œufs au soleil pour réduire les populations. Un labour va ralentir l’activité des limaces pendant plusieurs jours. DE SANGOSSE propose un kit de piégeage couvrant 1 m² comprenant 4 tapis à humidifier et à poser au sol. Chaque matin avant le lever du soleil, l’agriculteur vient comptabiliser le nombre de limaces de chaque piège pour déterminer les populations. Les seuils d’intervention sont en fonction de la sensibilité de la culture.
Pierre Olçomendy : DE SANGOSSE a lancé en 2024 le LIMACAPT. Un capteur positionné au champ prend des photos toute la nuit sur 1 m² au sol. Le service LIMACAPT va déterminer pour l’agriculteur un niveau de risque en fonction de la culture et du comptage. Cet outil accompagne l’utilisateur dans sa stratégie anti-limaces afin de déterminer quand positionner un déchaumage avant semis ou un traitement anti-limaces. Avant lancement de l’outil, sur 350 situations analysées pendant 3 ans, les agriculteurs ayant suivi la stratégie dénombraient en moyenne plus de 50 % de plantes saines à la levée tout en réduisant de 35 % l’utilisation d’anti-limaces. La clé est de détecter la présence des limaces très précocement pour positionner l’anti-limaces au bon moment et non quand on constate les premiers dégâts car il est souvent trop tard. On combine une meilleure levée et des économies.
Pour les agriculteurs ne disposant pas de temps pour le piégeage, l’observatoire DE SANGOSSE regroupe un réseau de plus de 700 agriculteurs en France qui renseignent chaque semaine l’activité limaces de leurs parcelles équipées de pièges. Chaque agriculteur peut accéder librement sur le site internet de DE SANGOSSE à une carte de surveillance de l’activité limaces en France actualisée 2 fois par semaine pour les colzas et 1 fois par semaine pour les céréales. L’observatoire nous permet également d’alerter les distributeurs et les agriculteurs.
Pierre Olçomendy : Nous avons atteint en 2024 le seuil de 27% des hectares traités par des produits en biocontrôle. Le seuil des 30% de produits en biocontrôle au niveau des anti-limaces sera très probablement atteint avant 2030.
Cependant, chez DE SANGOSSE, nous n’opposons pas les produits de biocontrôle et les produits conventionnels. Nous développons en parallèle le METAREX DUO qui associe le phosphate ferrique IP MAX, la même substance active que l’IRONMAX avec 1 % de métaldéhyde. C’est le seul produit conventionnel sur le marché alliant les 2 matières actives dans le même granulé.
Nous pensons qu’il y a un intérêt pour la gestion de la lutte anti-limaces d’avoir plusieurs matières actives et plusieurs solutions disponibles. Ce qui permet notamment de limiter les risques de résistance que l’on retrouve lorsque l’on a sur une culture une seule matière active autorisée.
Pierre Olçomendy : Comme souvent, la meilleure manière de convaincre les agriculteurs sur la solution biocontrôle est de leur faire tester en conditions réelles pour qu’ils se rendent compte que le granulé ne casse pas à l’épandage, qu’il n’est pas recouvert de poussière, qu’il s’applique mieux, qu’il résiste mieux à la pluie et qu’au final la culture est mieux protégée. De façon réaliste, c’est le seul moyen pour se rendre compte que les solutions de biocontrôle IRONMAX sont plus efficaces.
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