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Il réécrit les paroles de ses chansons préférées en mode agricole

Frédéric Français chante du soir au matin © AdobeStock

Nous avons déjà tous fre­don­né, sur le trac­teur, « Je ne recon­nais plus per­sonne, en Mas­sey-Fer­gu­sonnnn » tout en nous la jouant Bri­gitte Bar­dot (jeune) sur sa Har­ley-David­son. Et sou­vent, nous avons bien rigolé.

 

Mais pour Fré­dé­ric Fran­çais, 49 ans, la rigo­lade en ques­tion a com­men­cé à mal tour­ner quand il n’a plus été en mesure de se limi­ter. Ain­si, il chante désor­mais du matin au soir. Et ce qui n’au­rait pu être qu’une plai­san­te­rie prend, peu à peu, un tour dra­ma­tique. Explications.

 

Agri­cul­teur dans une petite com­mune de Picar­die, Fré­dé­ric chante dès le matin, lors­qu’il se rend à l’é­table, vêtu d’un cuir de rocker. La traite des vaches se fait sur l’air de « Allu­mer le feu, et voir gran­dir la flamme dans vos yeux », qui est deve­nu « Aller traire les vaches, et voir mon­ter le lait en un flash ». L’a­gri­cul­teur chante à tue-tête. Les ani­maux sont per­tur­bés par la voix de sten­tor de leur éle­veur et, dans le voi­si­nage, on craint d’ores et déjà pour la qua­li­té du lait, qui menace de tourner…

 

Quand il part fau­cher ses prés, c’est Charles Azna­vour qui résonne à tra­vers la cam­pagne avoi­si­nante : « Emme­nez-moi au pays des mer­veilles » est deve­nu : « J’aime le ray-grass les nèfles et la vesce ». Fré­dé­ric aboye, là encore, comme un sourd. La popu­la­tion de renards alen­tour a déser­té les lieux, tout comme les nom­breux che­vreuils et san­gliers qui occu­paient les bois. On ne par­le­ra pas de l’herbe récol­tée, dont l’as­pect vert pâle et sec ne laisse rien pré­sa­ger de bon.

 

De classique en classique

« Tu me fais tour­ner la tête,
Mon manège à moi c’est toi, 
Je suis tou­jours à la fête, 
Quand tu me tiens dans tes bras… »

Tout le monde connaît la célèbre chan­son d’E­dith Piaf. C’est cette célèbre ritour­nelle que notre agri­cul­teur va braire, bien évi­dem­ment revue, lors­qu’il est en cours de récolte :
« Je me fais vibrer d’bonheur, 
Mon hymne à moi est grave,
Je suis tou­jours en tracteur,
Quand j’ar­rache mes bet­te­raves… »

 

Les dites bet­te­raves sont désor­mais toutes fri­pées quand Fré­dé­ric les livre à la sucre­rie du coin, mais, sur­tout, la répu­ta­tion de pro­duc­teur sérieux de notre homme com­mence à être sérieu­se­ment écor­née dans son petit can­ton picard. On se moque de lui. Les rires fusent. Cer­tains s’at­tendent même à le voir très pro­chai­ne­ment appa­raître dans un télé-crochet.

 

Mais c’est lors­qu’il fait sa comp­ta et ses décla­ra­tions fis­cales, en fin de semaine, que Fré­dé­ric Fran­çais semble avoir tota­le­ment per­du la tête. En larmes, trans­cen­dé par la musique, hyp­no­ti­sé par les paroles, c’est pour­tant le seul moment où il beugle une vraie com­po­si­tion sans en modi­fier le moindre mot. Il s’a­git alors inva­ria­ble­ment de Rap-Tout, des Incon­nus. Allez savoir pourquoi…

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