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La réglementation agricole de l’Union européenne : un carcan pour les agriculteurs français ?

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L’U­nion euro­péenne, à tra­vers la Poli­tique Agri­cole Com­mune (PAC), exerce une influence consi­dé­rable sur l’a­gri­cul­ture fran­çaise. Mais cette régle­men­ta­tion, sou­vent opaque et com­plexe, est-elle réel­le­ment un atout pour les agriculteurs ?

Des aides européennes : un soutien en trompe-l’œil ?

La PAC, qui repré­sente une part impor­tante du bud­get de l’UE, apporte un sou­tien finan­cier aux agri­cul­teurs fran­çais. Cepen­dant, ce sou­tien est sou­vent critiqué :

  • des aides inéqui­ta­ble­ment répar­ties : les aides directes, cen­sées sou­te­nir les exploi­ta­tions, pro­fitent majo­ri­tai­re­ment aux plus grandes struc­tures, creu­sant les inéga­li­tés entre les agriculteurs.
  • une bureau­cra­tie étouf­fante : la com­plexi­té des règles et pro­cé­dures de la PAC engendre une charge admi­nis­tra­tive consi­dé­rable, détour­nant les agri­cul­teurs de leur cœur de métier.
  • une agri­cul­ture indus­trielle favo­ri­sée : les aides de la PAC encou­ragent sou­vent une agri­cul­ture inten­sive, basée sur l’u­ti­li­sa­tion mas­sive de pes­ti­cides et d’en­grais, au détri­ment de modèles plus durables et res­pec­tueux de l’environnement.

 

Une réglementation inadaptée aux défis actuels

La PAC peine à répondre aux enjeux cru­ciaux de l’a­gri­cul­ture française :

  • la tran­si­tion éco­lo­gique : les objec­tifs de réduc­tion de l’im­pact envi­ron­ne­men­tal de l’a­gri­cul­ture res­tent insuffisants,
  • la sou­ve­rai­ne­té ali­men­taire : la dépen­dance aux impor­ta­tions et la concur­rence déloyale de pays aux normes moins strictes fra­gi­lisent l’a­gri­cul­ture française.

la crise du reve­nu agri­cole : mal­gré les aides, de nom­breux agri­cul­teurs peinent à vivre digne­ment de leur tra­vail, confron­tés à la vola­ti­li­té des prix et à l’aug­men­ta­tion des coûts de production.

 

Une réforme de la PAC en demi-teinte

La der­nière réforme de la PAC, entrée en vigueur en 2023, pré­tend répondre à ces cri­tiques. Mais les chan­ge­ments appor­tés sont jugés insuf­fi­sants par de nom­breux acteurs du monde agricole :

  • Une sim­pli­fi­ca­tion admi­nis­tra­tive limi­tée : Les pro­cé­dures res­tent com­plexes et chro­no­phages pour les agriculteurs.
  • Un sou­tien insuf­fi­sant à l’a­groé­co­lo­gie : Les aides en faveur des pra­tiques durables res­tent mar­gi­nales, et l’a­gri­cul­ture inten­sive conti­nue d’être privilégiée.
  • Des objec­tifs envi­ron­ne­men­taux peu ambi­tieux : Les mesures pour réduire l’im­pact envi­ron­ne­men­tal de l’a­gri­cul­ture res­tent en deçà des enjeux actuels.

 

La régle­men­ta­tion agri­cole de l’UE, loin d’être un sou­tien incon­di­tion­nel, appa­raît comme un car­can pour de nom­breux agri­cul­teurs fran­çais. Elle impose une charge admi­nis­tra­tive écra­sante. Une refonte en pro­fon­deur de la PAC est néces­saire pour répondre aux défis actuels et per­mettre à l’a­gri­cul­ture fran­çaise de se tour­ner vers un modèle plus durable, équi­table et résilient.

Les élec­tions euro­péennes de cette année per­met­tront-elles de faire évo­luer les choses ?

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