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Le drone, ce nouvel allié volant

Le drone agricole, désormais autorisé en France, permet d’assister l’exploitant et d’améliorer le rendement de ses cultures.

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Smart­phones, appli­ca­tions agri­coles, Inter­net… il y a déjà main­te­nant trois décen­nies que ces outils de com­mu­ni­ca­tion ont peu à peu fait leur entrée dans le monde agri­cole, jusqu’à deve­nir indis­pen­sables. Mais les avan­cées tech­no­lo­giques ne s’arrêtent pas là ! Désor­mais, satel­lites, cap­teurs, drones, infor­ma­tique embar­quée, etc. trouvent eux aus­si leur décli­nai­son agri­cole et consti­tuent l’une des assises de l’agriculture numé­rique, dite « de précision ».

 

Le drone, un outil aux multiples fonctions

Une ima­ge­rie un brin futu­riste de drones sur­vo­lant les champs peuple nos ima­gi­naires. Pour­tant, loin d’être de simples gad­gets, les drones pos­sèdent des fonc­tion­na­li­tés qui en font de véri­tables alliés, à tel point que les lycées agri­coles pro­posent main­te­nant des modules pour apprendre à les piloter !

Au niveau du tra­vail quo­ti­dien, ils consti­tuent des outils de sur­veillance per­for­mants des cultures et des chep­tels, jusqu’à pré­sent inéga­lés. Cela évite à l’exploitant de nom­breux dépla­ce­ments, notam­ment dans les zones de pâtu­rages, par­fois très étendues.

Les drones sont éga­le­ment uti­li­sés pour car­to­gra­phier les par­celles de manière beau­coup plus pré­cise que les satel­lites et les engins terrestres.

Ils per­mettent sur­tout la col­lecte de don­nées sur l’état et les besoins des cultures tels que le taux d’humidité, le niveau d’azote, de chlo­ro­phylle, le stress hydrique, et sont en mesure de les car­to­gra­phier. Ce sont tout autant d’informations pré­cieuses sur la base des­quelles l’exploitant pour­ra déter­mi­ner les zones prio­ri­taires à sur­veiller, à trai­ter, et à exploi­ter. Il pour­ra en consé­quence ajus­ter la quan­ti­té de pro­duits phy­to­sa­ni­taires néces­saire, déter­mi­ner l’intervention la plus appro­priée, et, in fine, amé­lio­rer son ren­de­ment. Là où la col­lecte de don­nées se fai­sant aupa­ra­vant à la main, le drone s’en charge, pour un gain de temps non négligeable.

 

L’épandage en débat 

L’une des fonc­tion­na­li­tés du drone est l’épandage de pro­duits phy­to­sa­ni­taires. Si, pen­dant long­temps, il a été inter­dit en France, car consi­dé­ré comme de l’épandage aérien, une expé­ri­men­ta­tion, dont les conclu­sions devraient être ren­dues pro­chai­ne­ment, a été lan­cée par le gou­ver­ne­ment en 2019. Bien que sou­mis à cer­taines condi­tions res­tric­tives, l’épandage par drone de pro­duits cer­ti­fiés AB, dans le cadre d’exploitations pos­sé­dant une forte décli­vi­té, et/ou d’exploitations cer­ti­fiées Haute Valeur envi­ron­ne­men­tale (HVE), est donc auto­ri­sé. L’intérêt est ici de pou­voir réduire les quan­ti­tés de pro­duits uti­li­sées en ciblant au mieux les zones à trai­ter et les doses néces­saires. À l’heure où les pro­duits de bio­con­trôle connaissent un impor­tant déve­lop­pe­ment, le drone consti­tue­ra cer­tai­ne­ment un excellent allié.

 L’agriculture de demain sera-t-elle numérique ?

Mal­gré un déve­lop­pe­ment impor­tant du recours aux drones agri­coles ces der­nières années, les outils numé­riques de l’agriculture de pré­ci­sion res­tent pour le moment rela­ti­ve­ment mar­gi­na­li­sés en France. Ils seraient ain­si uti­li­sés par moins de 10 % des exploi­tants contre le triple Outre-Atlantique.

Cepen­dant, s’ils augurent de pro­fondes trans­for­ma­tions dans les pra­tiques agri­coles, ils ne sont pas sans poser de ques­tions. Ces outils coûtent rela­ti­ve­ment cher, avec un retour sur inves­tis­se­ment qui s’établit len­te­ment. En outre, le modèle agri­cole qui les sous-tend reste en débat par­mi les cher­cheurs, cer­tains fai­sant part de leur crainte de leur inadé­qua­tion avec une agri­cul­ture durable. Enfin, et bien que cela dépasse les enjeux agri­coles, il convient de s’interroger sur la pos­sible conci­lia­tion entre l’enjeu de tran­si­tion éco­lo­gique et l’utilisation de ces nou­velles tech­no­lo­gies, sou­vent pol­luantes et très gour­mandes en res­sources de terres rares. Le débat reste donc ouvert.

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