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L’utilisation des pesticides encore problématique selon le Conseil d’État malgré une meilleure information

Deux recours contre les réglementations encadrant l’utilisation des pesticides de synthèse ont eu lieu le 12 juillet. © AdobeStock

Lun­di 12 juillet s’est tenue l’audience, au Conseil d’É­tat, de deux recours contre les régle­men­ta­tions enca­drant l’u­ti­li­sa­tion des pes­ti­cides de synthèse.
Ces recours sont por­tés notam­ment par l’as­so­cia­tion Géné­ra­tions Futures. À la suite de cette audience, le rap­por­teur public pro­pose au Conseil d’État de deman­der au gou­ver­ne­ment de revoir sa copie sur trois points, ce dont se féli­cite l’association :

  1. mettre en place une obli­ga­tion d’information du public préa­lable à tout épandage,
  2. inclure tous les can­cé­ri­gènes muta­gènes et repro­toxiques 2 dans la zone mini­male de 20 mètres sans pul­vé­ri­sa­tion à proxi­mi­té des habi­ta­tions, prin­cipe de pré­cau­tion oblige,
  3. pré­voir des mesures de pro­tec­tion pour les per­sonnes tra­vaillant à proxi­mi­té des zones d’u­ti­li­sa­tion des pesticides.

 

Oui mais… Si on com­prend bien qu’il est impor­tant d’in­for­mer le public pour faire com­prendre les tenants et les abou­tis­sants de son métier et de son tra­vail, on a peu d’exemples en tête de scie­ries infor­mant le public qu’elles vont cou­per du bois et faire du bruit, peu d’exemples d’in­dus­tries infor­mant qu’elles vont uti­li­ser des sub­stances cor­ro­sives à tel jour et à telle heure… Bref, on a peu d’exemples de pro­fes­sions dans les­quelles il faut infor­mer à chaque fois que l’on va faire son métier. C’est nier le pro­fes­sion­na­lisme des agri­cul­teurs. Si on com­prend bien le prin­cipe de pré­cau­tion, il fau­drait peut-être aus­si, tout de même, lais­ser les pro­fes­sion­nels tra­vailler non ? Les agri­cul­teurs uti­lisent ces pro­duits, qui ont obte­nu des AMM, dans des condi­tions bien défi­nies (sans vent, à des doses pré­cises, etc.). Ces jours-ci, on ne demande pas aux méde­cins, sui­vant le prin­cipe de pré­cau­tion, de ne pas… vac­ci­ner (bin oui, le vac­cin aus­si a pu entraî­ner des effets secon­daires !).Enfin, il est évident que les per­sonnes tra­vaillant à proxi­mi­té des zones d’u­ti­li­sa­tion des pes­ti­cides doivent se pro­té­ger (l’as­so­cia­tion ne pré­cise pas dans son com­mu­ni­qué qu’il s’a­git des pilotes de drones : « Dans le dos­sier d’expérimentation de drones pour l’épandage de pes­ti­cides, le rap­por­teur public a éga­le­ment deman­dé l’annulation de l’arrêté car il ne pré­voit pas de dis­po­si­tions des­ti­nées à pro­té­ger les per­sonnes tra­vaillant à proxi­mi­té des par­celles trai­tées en uti­li­sant un aéro­nef télé­pi­lo­té. » Là encore, on n’i­ma­gine pas vrai­ment un pilote de drone épan­dant des pro­duits phy­to­sa­ni­taires ne por­ter aucune pro­tec­tion ! Une fois de plus, les asso­cia­tions sont dans l’ex­trême. Elles omettent le grand pro­fes­sion­na­lisme des agriculteurs.
Peut-être fau­drait-il leur rap­pe­ler qu’eux aus­si sont parents, ont des familles et… n’ont pas envie de tom­ber malades.

Peut-être fau­drait-il leur rap­pe­ler que les modèles de demain doivent se pen­ser dès aujourd’­hui et qu’une tran­si­tion n’est pas un chan­ge­ment radi­cal sinon, on risque la catas­trophe (voir nos articles Fiction).
C’est pour cela, aus­si, que nous tra­vaillons, à la #Posi­ti­ve­Pro­duc­tion, à faire mieux connaître les biosolutions !

 

Des chartes qui font polémique

En paral­lèle des recours, les chartes de bon voi­si­nage sont éga­le­ment condam­nées par les asso­cia­tions au motif que « la pro­fes­sion agri­cole a la main­mise sur leur rédac­tion », qu’elles sont « moins pro­tec­trices que les dis­po­si­tions natio­nales » et que les minis­tères de l’A­gri­cul­ture et de la Tran­si­tion éco­lo­gique les ont remises en consul­ta­tion du 5 au 16 juillet, soit pen­dant l’été.
Donc, on ne consulte pas, ça ne va pas. On consulte, mais comme ce sont les uti­li­sa­teurs qui sont à l’i­ni­tia­tive des chartes, ça ne va pas. On refait une consul­ta­tion, mais le timing étant ser­ré, ça ne va pas. Bref, ça ne va pas…

 

La ques­tion posée par Géné­ra­tions Futures sur son site inter­pelle : « Com­ment ima­gi­ner avoir des chartes réel­le­ment pro­tec­trices pour les popu­la­tions, faites à l’i­ni­tia­tive des uti­li­sa­teurs eux-mêmes […] ? » Mais c’est bien sûr : les agri­cul­teurs ne sou­haitent pas pro­té­ger les popu­la­tions, ce sont des empoi­son­neurs, des cri­mi­nels. Tous en prison !

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