Avec les discussions en cours sur la nouvelle PAC (2023–2027), on parle beaucoup de la conditionnalité des aides. Elles vont être renforcées à partir de 2023 au niveau environnemental et dépendent des BCAE. Mais… c’est quoi les BCAE ? On vous dit tout !
Les aides que pourront toucher les agriculteurs pour la nouvelle PAC dépendront de neuf bonnes conditions agricoles et environnementales, les fameuses BCAE, qu’ils devront respecter. Exit le paiement vert ! Durcies au niveau environnemental, ces BCAE intégreront des critères aujourd’hui facultatifs et contenus dans le paiement vert, comme le maintien des prairies permanentes, la diversité des cultures et le maintien de la biodiversité.
Deux BCAE de la PAC actuelles seront abandonnées : celle concernant les prélèvements pour l’irrigation et celle concernant la protection des eaux souterraines.
De manière générale, ces aides sont pensées pour être compatibles avec un suivi satellite afin d’éviter l’organisation de contrôles sur le terrain (vive la technologie !).
L’objectif est de lutter contre la conversion des prairies permanentes afin de sauvegarder leur stock de carbone. Le régime d’interdiction demeure à 5 % par rapport à 2018, année de référence. Il est donc interdit de convertir des prairies permanentes. Les agriculteurs ayant retourné des prairies se verront obligés de les réimplanter.
Si la baisse est inférieure à 5 %, mais supérieure à 2 %, une autorisation préalable pour la reconversion sera mise en place.
Vous êtes en bio ? Cette mesure vous concerne aussi !
C’est une nouvelle BCAE. Elle aussi vise à la protection des sols renfermant du carbone. Définir un zonage précis va retarder sa mise en place, qui ne devrait intervenir que vers 2024.
Cette deuxième BCAE interdit l’écobuage, les remblais et la création de plan d’eau, le boisement ou le drainage des tourbières.
Elle aussi présente un objectif climatique : cette troisième BCAE vise au maintien de la matière organique des sols. Ainsi, brûler les chaumes et les tiges de cultures telles que les céréales, les oléagineux et protéagineux, y compris le lin, est interdit.
Seules des raisons sanitaires pourraient donner lieu à des dérogations préfectorales. Elles seront alors accordées au cas par cas.
Il s’agira de ne pas se noyer dans cette quatrième BCAE ! Elle vise à la protection des cours d’eau contre la pollution et le ruissellement. Elle prévoit l’établissement d’une bande tampon de 3 mètres minimum entre la partie cultivée et le cours d’eau, sans traitement phytopharmaceutique ni engrais.
Pour les zones où l’on trouve des fossés d’assèchement et d’irrigation, les États membres pourront ajuster la largeur minimale en fonction des spécificités locales.
Ces bandes devront également être entretenues. Les sols nus, les friches, les couverts de légumineuses ou le miscanthus sont interdits. Leur pourra être broyé, fauché ou pâturé. Évidemment, il sera interdit de fertiliser ces bandes ou d’y appliquer des produits phytosanitaires.
Dès 2023, pour les canaux d’irrigation et les fossés de drainage cartographiés comme cours d’eau permanents, une bande tampon de 1 mètre, à nouveau sans traitement phytosanitaire ni fertilisation, devra être mise en place.
Objectif pour cette BCAE : protéger les sols et limiter l’érosion.
Ainsi, le travail des sols inondés ou gorgés d’eau sera interdit.
Sur les parcelles dont la pente est supérieure à 10 %, le labour sera interdit, dans le sens de la pente, entre le 1er décembre et le 15 février, sauf dans les cas suivants :
Alors, que pensez-vous de ces premières BCAE ?
Les respecter vous paraît-il complexe ou plutôt simple ?
Retrouvez les quatre autres BCAE pour la PAC 2023–2027
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