Mieux être dans la profession, souveraineté alimentaire, juste rémunération des agriculteurs, réforme de la PAC (politique agricole commune), adaptation aux changements climatiques… les chantiers ouverts depuis près de quatorze mois par Julien Denormandie sont multiples.
Le « coup de gueule » de Julien Denormandie au Sénat en octobre 2020 l’avait esquissé : fini l’écologie de l’incantation et le dénigrement permanent des agriculteurs. Désormais, le pragmatisme l’emporte sur l’idéologie et cela fait du bien ! En témoigne notamment sa décision de réintroduire de manière dérogatoire les néonicotinoïdes. Si elle avait fait couler beaucoup d’encre du côté des détracteurs de la profession, elle illustre cependant un réalisme politique prenant enfin en considération toute la complexité des enjeux agricoles.
En effet, les biosolutions sont l’un des outils aidant à la conciliation des enjeux économiques et environnementaux. Et le ministre l’a bien compris, affirmant encore récemment qu’il n’y aurait pas d’interdiction de produits phytosanitaires sans alternatives efficaces.
D’autre part, si le ministre s’est positionné à plusieurs reprises en faveur de la transition écologique et de la souveraineté alimentaire, son pragmatisme lui fait néanmoins dire qu’elles requièrent du temps et de l’argent. Sa mobilisation a ainsi permis de débloquer 1,2 milliard d’euros, dans le cadre du plan de relance, dont 115 millions d’euros fléchés en direction de la modernisation des abattoirs ou encore 215 millions d’euros pour la conversion des agroéquipements.
De même la France, par la voix de Julien Denormandie, a activement contribué à ce qu’une partie des aides directes issues de la PAC soient conditionnées non seulement à des pratiques vertueuses pour l’environnement mais aussi au respect des normes européennes du droit du travail.
Car l’amélioration des conditions de travail des agriculteurs demeure un enjeu crucial. L’issue des négociations commerciales entre industriels et distributeurs sera à cet égard déterminante, tout comme la loi Egalim 2, actuellement en discussion au Sénat. On sait ici pouvoir compter sur la volonté du ministre à faire progresser la rémunération de celles et ceux qui nourrissent la France.
Mais au-delà des enjeux de rémunération, et alors que la profession agricole connaît un taux de suicide de 30 % supérieur aux autres professions, Julien Denormandie reste fortement attendu sur sa feuille de route, promise pour la rentrée, visant à accompagner les exploitants en situation de mal-être.
À la #PositiveProduction, on apprécie le pragmatisme du ministre, car on sait bien que dans le monde agricole, tout n’est pas uniquement affaire de grandes déclarations. Mais on sait aussi que sa détermination à faire avancer les dossiers les plus complexes sera tout aussi essentielle. Sur ce sujet… comme sur d’autres.