Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé le 3 mars au salon de l’agriculture, une prochaine proposition de loi. « Meuglements de vaches, chant du coq… Faut pas qu’on emmerde les agriculteurs », dit le garde des Sceaux ! Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a annoncé vendredi 3 mars 2023 que la majorité allait porter un texte de loi pour éviter aux agriculteurs des « faux procès » quand leur activité dérange le voisinage.
Petit rappel sur ce qui existe déjà : Le 29 janvier 2021, le Parlement avait adopté définitivement la loi sur le « patrimoine sensoriel des campagnes » qui protège le mode de vie des campagnes. Chant du coq, odeur du fumier, carillonnement des cloches… Ce texte visait à aider les maires ruraux et la justice dans l’arbitrage de conflits de voisinage ; mais le principe d’antériorité ne fonctionne pas quand les nuisances sont liées à l’agrandissement d’un projet.
Au-delà des querelles de voisinage, ce qui retient notre attention à la #PositiveProduction, c’est le fait de préserver et d’encourager l’activité agricole dans les territoires ruraux. Quand on est agriculteur, pour développer ses activités et répondre aux mises aux normes, il faut avoir de la visibilité sur les plans financier, économique et juridique.
Les agriculteurs sont des entrepreneurs et ils ont le droit de les faire évoluer leurs activités. Toutefois, les textes en vigueur ne protègent pas assez les agriculteurs lors de l’accroissement ou du changement de leurs activités. Quand on parle de souveraineté alimentaire, la logique voudrait que l’on sécurise leurs projets à court, moyen et long terme, ce qui nous paraît en outre correspondre à un intérêt général.
Selon les chiffres issus des travaux préparatoires à la loi du 29 janvier 2021 sur le patrimoine sensoriel des campagnes françaises, il y aurait aujourd’hui 1800 dépôts de plaintes pour de prétendus dommages liés à l’environnement et 490 recours pour des troubles anormaux de voisinage, sans que nous soyons en mesure d’identifier les actions qui concernent spécifiquement les activités agricoles.
Le risque avec l’artificialisation des terres, le développement de l’urbanisation et des néo-ruraux de plus en plus nombreux qui s’installent à la campagne est que nous nous orientons inéluctablement vers une multiplication des litiges.
Espérons que ce texte sera effectif et comme le disait le garde des Sceaux qu’il est « surréaliste qu’on encombre la justice » avec des « litiges dont l’objet, c’est le meuglement des vaches la nuit ».
Infographie :
TROUBLE ANORMAL DE VOISINAGE